À l’ère de la transformation digitale, le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) reste l’un des moteurs les plus prometteurs pour l’économie mauricienne. Mais pour qu’il décolle vraiment, encore faut-il un coup de pouce du budget national. Voici quelques pistes concrètes pour faire bouger les lignes.
Encourager l’innovation par des mesures fiscales
Pour que l’innovation devienne un réflexe, il faut la rendre plus accessible. Des crédits d’impôt pour la recherche et le développement (R&D), des subventions pour les projets innovants, et un soutien ciblé aux startups seraient un bon début. D’autres pays montrent la voie : l’Estonie, par exemple, n’impose pas les bénéfices tant qu’ils ne sont pas distribués — une vraie incitation à réinvestir. Singapour, de son côté, a lancé un visa spécial pour attirer les talents tech du monde entier.
Maurice pourrait s’en inspirer en créant des “zones franches technologiques” ou des hubs digitaux, avec des avantages fiscaux et administratifs pour les entreprises innovantes.
Combler le manque de talents locaux
On le sait : le secteur souffre d’un manque criant de profils qualifiés. Il est donc temps d’accélérer la formation, la reconversion et la montée en compétences — notamment sur les technologies émergentes. Cela passe par plus de subventions pour les formations en entreprise via la HRDC, mais aussi par une refonte de l’éducation dès le primaire pour intégrer des compétences numériques et logiques.
Le secteur privé a aussi un rôle à jouer : co-construire les programmes de formation pour qu’ils soient en phase avec la réalité du terrain. Et pourquoi ne pas attirer aussi les meilleurs étudiants de la région avec des bourses conditionnées à quelques années de travail à Maurice ?
Miser sur les technologies d’avenir
Cybersécurité, intelligence artificielle, cloud computing… Ces domaines ne sont plus réservés aux grandes puissances. Pour Maurice, ils représentent des opportunités stratégiques. Le budget pourrait faciliter leur adoption en finançant des projets pilotes, en soutenant les entreprises dans leur transformation digitale, ou même en réduisant temporairement les taxes sur certains services numériques.
Il serait également utile d’investir dans des laboratoires de cybersécurité, de promouvoir la certification des compétences dans ces domaines, et de créer un écosystème capable d’attirer les entreprises de demain.
En résumé
Si le prochain budget veut vraiment faire de Maurice une île numérique compétitive, il devra miser sur l’innovation, la formation, et les technologies de rupture. Ce n’est pas juste une question d’argent, mais de vision. Et c’est maintenant que ça se joue.
